Tous mes remerciements aux services municipaux pour la qualité des documents qui nous sont fournis à l’occasion de l’examen de ce compte administratif.
Joyeux Noël, la cagnotte est de retour. J’avoue avoir été très inquiète à l’approche de ce mois de juin, mois traditionnel pour le compte administratif et son non moins traditionnel million et quelque d’excédent tombé du ciel. La nouvelle équipe municipale allait-elle être à la hauteur de l’ancienne ?
Il est vrai que vous aviez hérité d’un budget voté le 12 février 2014 par vos adversaires aux élections municipales de mars. Budget que vous n’aviez donc pas défini mais finalement avec lequel vous avez poursuivi sans doute parce que vous n’étiez finalement pas si adversaires que cela, et d’ailleurs depuis vous êtes redevenus amis.
Monsieur Detolle, s’il vous plaît, ne voyez aucune attaque personnelle dans les propos qui vont suivre, mais vous avez été un bien piètre prévisionniste en février 2014. Pour vous consoler un peu et ne pas faire trop peser la charge sur vous, je pense que M Decoux n’a pas fait mieux pour le budget 2015. M Detolle, vous aviez annoncé au conseil municipal un besoin de dégager 2.6 millions d’épargne brute pour que la ville de Sèvres survive notamment – et je vous cite- à la « progression asphyxiante de la péréquation ». Vous aviez donc construit une proposition budgétaire avec un emprunt d’équilibre de 2 millions pour arriver à votre objectif. A l’époque, je vous avais dit que votre budget était insincère parce que vous nous annonciez des éléments fictifs.
Je suis désolée d’avoir eu raison, puisque non seulement l’épargne brute 2014 est de 6.9 millions d’euros (comparés au 2,6 annoncés), mais en plus, comme il était tout à fait prévisible, l’emprunt d’équilibre n’a pas été utilisé. Et cerise sur le gâteau : un excédent de 1.15 millions.
Alors, comment fait-on pour partir d’une prévision hyper déficitaire nécessitant un gros emprunt pour arriver à un résultat excédentaire. S’agit-il d’un tour de magie de la fée budgétaire ?
Non, la réalité est bien plus triste.
13.3 millions d’euros avaient été inscrits en investissement. 7.1 ont été dépensés en 2014. Soit un taux d’exécution de 51.57%. Avec les restes à réaliser reportés sur 2015, 12 millions auront finalement vu une réalisation : il nous manque 1 million programmé, disparu dans la nature.
Je m’arrête un peu sur les taux de réalisation de certaines lignes en investissement : moins de 15% pour les études, moins de 15% pour les subventions d’équipement, moins de 30% pour les immobilisations, 60% pour les travaux. Au fil des ans, non seulement le budget prévisionnel d’investissement diminue, mais son taux de réalisation est dramatiquement bas. Il faudrait franchement arrêter les annonces d’affichage politique qui expliquent aux Sévriennes et Sévriens qu’on investit de façon ambitieuse. Ou alors, nous n’avons pas les moyens en personnel pour réaliser ces investissements et il conviendrait d’y remédier.
En fonctionnement, 840.000 euros de recettes supplémentaires, issues de la fiscalité et de la participation des usagers. 1.6 million de dépenses non réalisées. Dans ces dépenses non réalisées, j’en prendrai une qui me semble illustrer le fait que la recherche d’économies à tout prix est parfois nuisible à l’avenir : sur 300.000 euros de crédits pour l’entretien des bâtiments communaux, seuls 45.000 ont été dépensés. Sauf à ce qu’on nous prouve que les bâtiments de la ville sont tous en parfait état, comment justifier un tel écart ? Il n’est pas imaginable, ou alors c’est plutôt grave, que les services aient inscrits 300.000 euros par hasard en début d’exercice, on imagine que cette somme était fondée sur des besoins constatés. Besoins qui sans doute persistent aujourd’hui.
Autre petit symbole : les économies réalisées sur la ligne formation du personnel. Là encore je trouve cela dommageable à la fois pour les agents, mais pour la ville aussi.
Je finirai cette intervention pour justement parler du personnel municipal. Vous le soulignez dans le compte administratif, le point d’indice est gelé depuis juillet 2010. Concrètement, chers collègues, cela veut dire que certains agents n’ont eu aucune augmentation de traitement depuis cette date. Cela mériterait une petite réflexion.
Je vous remercie.