Intervention au conseil municipal du 18 décembre 2015

Quelques mots sur la création de la métropole du Grand Paris pour vous faire part de ma double grande déception. Tout d’abord sur la structure elle-même, dont on parle depuis des années. Elle est censée d’après ses promoteurs résoudre l’ensemble des problèmes de la zone centrale de notre région. Nous l’avons oublié, car les débats de ces dernières années à son sujet ont tourné autour de sa composition, mais il s’agissait au démarrage – nous disait-on avec des trémolos dans la voix- d’assurer à la région capitale son rang dans le concert mondial de la concurrence féroce entre métropoles. Certains y rajoutèrent un souci de péréquation entre communes riches et pauvres, d’autres y ont vu LA grande solution au déficit d’emploi, de logements, de transports.
Bref, la métropole c’était Byzance.
Depuis quelques mois, plus personne ne parle d’objectifs et la métropole du Grand Paris ne fait les gros titres qu’au travers des candidatures malheureuses à sa présidence. Pour le citoyen, cette structure est aujourd’hui une énigme absolue, et je pense que même dans cette salle, un rapide sondage nous indiquerait que bien peu savent à quoi elle est censée servir et quelles seront ses compétences.
Je trouve que la réforme est un vrai gâchis et je regrette que le gouvernement n’ait pas saisi l’occasion pour redistribuer les cartes entre les structures déjà existantes – notamment la région et les intercommunalités – et supprimer les départements.
Autre déception : celle de voir que la composition de la future métropole et des établissements publics territoriaux n’est en rien démocratique. Il est prévu une élection directe en 2020, mais en attendant ces structures ne reflètent absolument pas les différentes sensibilités. Et je me permets de rajouter qu’en matière de parité, le futur conseil métropolitain ne sera sans doute pas des plus exemplaires avec environ 95% d’hommes.
Monsieur le maire, à mon interpellation par mail vous demandant si vous comptiez laisser un des sièges disponibles à l’opposition, vous avez répondu que vous appliqueriez la loi. Je viens de critiquer la loi, je critique également les dernières directives préfectorales qui empêchent que les sensibilités non représentées à GPSO aient le droit de candidater. Mais je vous critique également car en ne laissant pas l’opposition représenter à l’EPT les Sévriens qui l’ont élue ici, vous vous privez sans aucun doute de très bons conseils.
Je ne prendrai donc pas part à ce vote.