Sèvres : élue verte pour roman noir
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Le Parisien 92 –Pascale Autran*« Noir En Seine », De Serge Abiteboul et Catherine Candelier, 272 Pages, 11 €, Sur Www.Lulu.Com | 24 Août 2015, 12h52

Sèvres, mercredi 12 août. La conseillère municipale écologiste Catherine Candelier signe un polar qui revisite l’histoire locale en vert et noir.
Sèvres, mercredi 12 août. La conseillère municipale écologiste Catherine Candelier signe un polar qui revisite l’histoire locale en vert et noir. (LP/P.A.)

Le livre s’ouvre avec une haletante course-poursuite dans les rues de Sèvres, sur fond de règlement de comptes au pistolet… à eau. Mais quand les gamins devenus grands s’intéressent d’un peu trop près aux magouilles immobilières locales, la cavalcade n’a plus rien d’un jeu d’enfants.

Paru ce mois d’août sur un site d’édition, « Noir en Seine »* déroule son intrigue policière le long des rives du fleuve, entre Sèvres et Meudon, revisitant au passage l’histoire locale. Et surtout la tentative de sauvetage de l’ancienne cartoucherie Gaupillat (rebaptisée « Torpillat ») par une association, La Fabrique, mobilisée pendant six ans pour empêcher sa destruction (lire encadré). « On a vécu cette histoire de façon très intense, se souvient Catherine Candelier, élue EELV de Sèvres, ça a failli marcher, on avait réussi à intéresser les habitants du quartier, des artistes… » Fan de polars, c’est sur l’idée d’un ami auteur sévrien, Serge Abiteboul, qu’elle a écrit avec lui ce récit en vert et noir ponctué de cris du cœur pour la défense du territoire, son patrimoine et son environnement. Mais pas question de régler des comptes, se défend l’écologiste : « Mon seul reproche, c’est le manque de courage, la pauvreté de l’imagination politique sur le terrain. Gaupillat aurait mérité d’être classé, et on avait des projets qui tenaient la route. » Alors, ce personnage de maire véreux, cette rocambolesque affaire politico-immobilière ? Le fruit de l’imagination débordante des deux auteurs. Mais « on est dans les Hauts-de-Seine, ce genre d’histoire aurait pu arriver… » s’amuse Catherine Candelier.

Dans leur livre, les auteurs déroulent aussi une galerie de personnages attachants. Si Serge Abiteboul ramène son personnage fétiche, le nonchalant commissaire Ben Kerouac, on y rencontre surtout une chaleureuse bande d’amis inspirés, là encore, par une histoire sévrienne. Celle des Enfants Animateurs, l’association qui propose depuis près de 50 ans loisirs et aide aux devoirs aux enfants issus des familles démunies de la ville. « Une fabrique à souvenirs pour les gamins », héritage que les deux auteurs, membres de l’association, veulent préserver : tous les bénéfices du livre lui seront intégralement reversés.

*« Noir En Seine », De Serge Abiteboul et Catherine Candelier, 272 Pages, 11 €, Sur Www.Lulu.Com

Au cœur de l’intrigue, l’ancienne usine Gaupillat C’était le dernier vestige du passé industriel du Val-de-Seine. Les propriétaires de la Cartoucherie, installée depuis 1 835 en bord de Seine à Meudon, en face de l’Île Seguin, et désaffectée depuis 1997, l’ont finalement vendue pour un projet immobilier. Malgré la mobilisation de l’association La Fabrique, à partir de 2005, qui voulait la transformer en « boîte à rêves », un lieu de création et d’échanges culturels. Rasée en 2011, l’ancienne friche a laissé place à des immeubles de logements. Bien plus banal que le scénario imaginé par les auteurs de « Noir en Seine » : dans le livre, une gigantesque carrière secrète dans les sous-sols de l’usine attire toutes les convoitises, élus et promoteurs voulant y installer une gare du futur Grand Paris Express…

P.A.