La mauvaise qualité de l’air, qui comme le rappelle le rapport de « Santé publique France » provoque 5 000 décès prématurés par an sur le territoire de la MGP, nécessitait une mesure d’urgence et nous sommes favorables à la mise en place d’une Zone à faibles émissions.
Pourtant, cette mesure doit être accompagnée de dispositions visant à aider les plus démunis qui serons privés de leur véhicule. Là, il faut se mettre d’accord sur les chiffres. Lors de la commission urbanisme nous nous sommes interrogés sur le chiffre de 4 098 véhicules immatriculés crit’air 5, donné dans le document en annexe. Cela représente plus de 18,6 % du parc ! Dans le département, seule la ville de Garches fait pire. Il nous a été répondu que le bureau municipal s’en était étonné, mais visiblement personne n’a cherché à comprendre.
Si l’on ne considère que le parc roulant sévrien équipé d’une vignette, 104 véhicules sont concernés. Il est probable que parmi cette centaine de propriétaires plusieurs soient en situation de précarité et ne pourront pas changer de véhicule, même avec les aides proposées. Nous pensons qu’il serait judicieux de rechercher des solutions avec elles, et pourquoi pas leur permettre d’utiliser ponctuellement des véhicules propres qui pourraient être propriété de la commune. Cela nous semblerait plus pertinent que de mettre en place un système de « location longue durée » de voitures peu polluantes, pour moins de 50€ par mois, tel que l’évoque le patron du parti présidentiel, Stanislas Guerini (Le Monde du 12 mars).
Par ailleurs, l’annonce par la métropole de sa volonté d’interdire de circulation tous les véhicules à essence, y compris ceux qui affichent une vignette crit’air 1, d’ici 2030 nous interroge. Concrètement cela veux dire que ne pourraient plus circuler que des véhicules électriques, or ces véhicules sont loin d’être la panacée. Sur son cycle complet, de la production jusqu’au recyclage, la voiture électrique a encore un bilan écologique moins bon que la voiture thermique. La pollution n’est pas produite au même endroit, mais elle est bien réelle.
L’alternative à l’utilisation des automobiles, fussent-elle électriques, consiste à développer des transports en commun diversifiés et performants et à favoriser les déplacements doux.
Quant à votre délibération, que nous découvrons sur table, il nous semble qu’il n’est pas possible, compte tenu de l’urgence, de conditionner comme vous le faite l’avis favorable du conseil. En particulier il est dommageable de « suspendre jusqu’en 2021, l’entrée en application de toutes formes de sanction (…) » aussi le groupe EELV s’abstiendra.