Tribune dans le Sévrien du mois de février 2024
Lors du conseil municipal du 18 janvier, l’aménagement du centre-ville est passé en phase opérationnelle. L’intercommunalité GPSO et une Société Publique Locale (SPL Val de Seine) sont désormais aux commandes, par le biais d’une concession. Notre conseil n’aura plus grand-chose à dire sur le devenir de notre centre-ville. Pas plus que les Sévriennes et les Sévriens.
Le projet initié de longue date a énormément évolué, il se résume à la démolition du marché actuel, reconstruit à la place du café et de la station-service grâce à la destruction du Pont du 8 mai 45, à la disparition de l’ancien Carrefour bio, et à la création d’une place devant l’église agrémentée de commerces. Le centre administratif a une destinée encore inconnue, mais sans doute y sera-t-il implanté des logements et des commerces. Seul service public restant : le commissariat. On nous promet de la verdure si c’est possible, un miroir d’eau et un cheminement piéton facilité. Le bilan carbone risque d’être très mauvais.
Le projet du maire a été présenté à la population à l’automne, sans susciter l’enthousiasme débordant. De nombreux habitants se sont émus de la destruction du pont, lien physique entre les deux rives de notre commune. Une transformation en passerelle plus élégante pour piétons et vélos a été suggérée. C’est non, la décision est prise, le pont est voué à disparaitre et l’on nous parle désormais d’ateliers à venir pour discuter mobilité et ascenseur. Tout un programme ! Une enquête publique est susceptible de se tenir sur le projet de destruction du pont, mais nous n’en avons pas le calendrier.
Nous avons exprimé nos désaccords avec ce projet qui va concentrer à lui seul les réserves financières de la ville (participation de la commune = 28 millions TTC sur un total de 48 – hors centre administratif non programmé) et de fait diminuer nos capacités d’investissement en dehors du périmètre très restreint de l’opération. Les fonds sévriens issus de la vente d’une partie du parc de logements sociaux à un bailleur ne seront pas utilisés pour l’ensemble des habitant-es et des quartiers de la ville. Les réflexions auraient dû d’avantage s’appuyer sur la réhabilitation de l’existant au lieu de démolir-reconstruire. La nouvelle halle de marché, ouverte 25 heures par semaine, est censée booster la commercialité de la ville entière. De nombreuses boutiques sont en déshérence et nous ne voyons pas en quoi construire de nouvelles surfaces les redynamisera.
Beaucoup d’espaces publics de notre commune sont en triste état et mériteraient également des investissements. Les services publics disparaissent de Sèvres, nos bâtiments ne sont pas rénovés à un rythme ambitieux. La fin du chantier centre-ville est fixée à 2032, sauf imprévus.