Nous voici réunis pour un second conseil municipal en 2 semaines. Ce sera – sauf urgence- le dernier de l’année 2017. L’ordre du jour appelle 29 points qui nous ont été révélés 48 heures avant la réunion des commissions municipales. Le lundi soir, recevoir quelques mégaoctets dans sa boîte mail dont il faut prendre connaissance pour le mercredi 20 h 30, c’est…comment dire….un vrai bonheur. Je songe à monter un syndicat pour dénoncer les conditions de travail lamentables qui sont offertes à l’opposition municipale. Le conseiller de la majorité, lui, n’a pas ce genre de problèmes : il n’est pas obligé de prendre connaissance des affaires municipales, il a confiance, il ne se méfie pas. Et en plus, il est souvent indemnisé, lui. On lui demande de lever le bras au bon moment et il le fait. Enfin, quand il est là…Encore une séance où nous notons des absences prolongées et pas forcément excusées.
Mais ne nous plaignons pas, nous sommes privilégiés, car parfois les conseils permettent de se rappeler pourquoi on est engagés en politique.
Nous adoptons le PV de la séance de septembre et je fais préciser au maire le coût projeté de la piscine de l’Ile de Monsieur : ce sera bien 37 millions d’euros et pas 26 HT comme il l’avait annoncé : un petit oubli pas trop grave.
On s’apprête à passer au point 2, mais le maire est facétieux et change l’ordre du jour pour laisser la place aux questions orales des conseillers. Et il se fait questionner par Belkacem Belarbi, son 2ème adjoint à la culture. Piqué au vif, le premier magistrat de notre commune n’a absolument pas apprécié que deux de mes collègues socialistes et moi même remettions en question sa pratique de la laïcité dans nos tribunes du Sévrien de décembre. En résumé, et de façon presque pas caricaturale ça donne ça :
- « Monsieur notre maire, notre groupe (le vôtre NDLR) a été très choqué que la méchante opposition dise du mal de vous. Pouvez-vous nous confirmez que tout cela ce n’est que vilénies et mensonges pour nous rassurer ?
- « Monsieur mon adjoint, merci pour cette excellente question que je ne vous ai absolument pas suggérée. Je vous rassure donc : l’opposition dit n’importe quoi, jamais je ne me permettrai de mettre à mal la laïcité dans l’exercice de mon pouvoir municipal. Comme toujours, j’ai tout bien fait, je n’ai choqué ni dérangé personne. »
Amen. Ma collègue Anne-Marie de Longevialle, après ce sermon, peine un peu à passer à ses questions. L’une sur la consultation sur les rythmes scolaires : réponse « on consulte », et l’autre sur le statut des salles paroissiales sous le pont. Le maire a en effet prévu que les dites salles seraient reconstruites à la place de la station BP. Ces salles sont aujourd’hui louées au diocèse et constituent une vieille contrepartie à la destruction dans les années 1960 d’une partie des bâtiments de l’église pour faire l’avenue de l’Europe. Nous n’en saurons pas plus ce soir, notamment si nous sommes dans l’obligation d’investir des fonds publics et laïcs pour héberger des activités cultuelles. A suivre forcément.
Et non, je n’avais pas eu le temps de rédiger une question, c’est mon joker.
Je m’abstiens sur la convention qui donne la gestion du parking de la rue Troyon à la SPL Seine Ouest Aménagement en remplacement de la SEMI. Les explications sur le fait que ce parking, en déficit de quelques dizaines de milliers d’euros du temps de la SEMI, deviendrait bénéficiaire en passant à un autre gestionnaire me laissent dubitative.
Nous revendons la maison de la route des Capucins dont nous avions pris possession il y a quelques mois car elle était abandonnée. Nous la vendons sous le prix fixé par les Domaines. J’insiste en vain pour que nous obligions le futur propriétaire (qui n’est pas le mieux disant) à s’engager à détruire le bâtiment. Je pense que mes arguments vont dans le sens de l’intérêt général, mais ce n’est pas l’avis de la majorité. Je m’abstiens.
Nous confions à la SPL Seine Ouest Aménagement une étude pour installer un espace de restauration au SEL. La SPL est devenue notre meilleure amie, avant on ne faisait rien avec elle. Je m’abstiens.
Au détour d’une délibération sur la destruction d’ouvrages à la médiathèque, je relève deux fautes d’orthographe, mais surtout que la directrice est dénommé « directeur ». On m’accuse de vouloir pratiquer l’écriture inclusive, mais non, il s’agit juste de se mettre dans la tête que les fonctions de direction ne sont pas dévolues au sexe masculin, d’autant que notre directrice de médiathèque est bien une directrice. Je me fais renvoyer dans mes cordes.
Arrive le point d’orgue de la soirée : l’adoption de la charte régionale de la laïcité. Je développe ici mes arguments contre cette charte. Le maire se défend de toute attitude politicienne : il ne s’agit absolument pas de soutenir Mme Pécresse, juré, promis. Et d’ailleurs, il répète à plusieurs reprises qu’il n’a pas de leçon à recevoir sur la laïcité. Moi non plus, Monsieur le maire. L’adjoint en second remonte au créneau (n’était-ce pas superflu ?) pour expliquer en quoi les gouvernements de gauche avaient donné des coups de canif à la laïcité. Ces longs prêches ne me convainquent pas. Nous sommes 2 à voter contre, 5 abstentions, 1 ne prend pas part au vote.
Les agents chargés du stationnement sont transférés à GPSO. Ils sont inquiets de leur évolution de carrière, les représentants syndicaux en ont fait part en votant par deux reprises contre le transfert. Je m’abstiens pour souligner que les inquiétudes sont réelles et n’ont pas trouvé de réponses.
Nous concluons assez tard et sommes invités au petit verre de fin d’année. Ite, missa est.
La perle du conseil est attribuée à nouveau à l’agenda-petit-cadeau-de-fin-d’année pour les conseillers : il est toujours imprimé en Malaisie.