Nos interventions au conseil municipal du 27 juin 2024
Anne-Marie de Longevialle
De nombreux Sévriens et Sévriennes ont vu leur pouvoir d’achat, leur pouvoir de vivre en baisse, ils doivent faire face à l’inflation des biens courants, de leur facture énergétique et notamment à leur difficulté à se loger. Et que montre les comptes administratifs, un excédent de fonctionnement en hausse de 19% par rapport à l’année précédente. La hausse des produits fiscaux contribue à cette progression
Bien sur nous savons que ces recettes contribuent à l’autofinancement nécessaire au budget d’investissement mais qu’elle est la première recette de budget d’investissement : le montant reporté de la vente de la SEMI sanctuarisé pour le centre-ville. Pendant ce temps de gros travaux favorisant la transition écologique et la mise en accessibilité est repoussée comme nous l’avons vu au PPI
L’investissement majeur de la ville pour les années à venir est l’opération du centre-ville, pourtant nous avons devant nous des défis. Pour financer la transition écologique, les collectivités doivent doubler leurs investissements en ce sens. Pour cela ce type d’investissement peut être financés selon 4 vecteurs
Le financement d’état, le dernier budget a raboté celui de la transition écologique
La dette, alors qu’après une période de taux très bas, ces derniers ont grimpé fortement
Les ressources propres mais il ne faut pas que cela soit fait aux dépens de la population, la tarification solidaire peut être en partie une réponse.
Et enfin la dernière ressource est la redirection des budgets, c’est-à-dire l’arbitrage entre plusieurs budgets
La dette, votre majorité a ce mot en horreur mais face aux dépenses d’investissement auxquelles les collectivités doivent faire face, la dette est une réponse. On peut prendre un exemple, les crèches pour assurer un confort pour les enfants et le personnel, ne pas investir dans la transition de ce type d’équipement peut aboutir dans les années à venir à une rupture de service ou à un coût important pour maintenir le servie en période de canicule. S’endetter sur du très long terme n’est en ce sens pas aberrant. Plus on retardera ces travaux, plus cela coutera cher, on peut donc agir sur la dette et dans le temps long. Il n’y a pas de bonne ou mauvaise dette, il y a de bons ou mauvais projets. Investir dans les crèches pour le moment c’est pour plus tard.
Enfin je rappelle la première recette d’investissement possible est la redirection des budgets et pour notre ville cela passe par la réaffectation des budgets consacré au centre ville. Pour ce qui a été acquis par la ville, des projets au service de la population sont possibles, le foncier dans nos villes est rare, faisons en bon usage.
Catherine Candelier
Merci à l’administration pour la préparation de ce compte administratif qui reflète la façon dont a été exécuté le budget de l’année 2023.
Nous vous l’avions indiqué en avril 2023, ce budget ne correspondait pas à nos yeux aux besoins de nos concitoyennes et concitoyens et ne reflétait pas une prise de conscience de votre majorité des enjeux sociaux et climatiques.
La façon dont ce budget a été mis en œuvre conforte hélas notre point de vue.
Vous nous aviez expliqué la nécessité d’augmenter la fiscalité locale de 4,76 points pour boucler votre projet. Le résultat est là : près de 15 millions d’euros d’excédents en fonctionnement et 25 millions en investissement.
Les Sévriennes et Sévriens ont toute légitimité à se demander pourquoi leur taxe foncière a augmenté face à ces niveaux d’excédents jamais atteints.
Par rapport à votre projet initial, on est en droit de se demander la raison de l’annulation de plus de 13 millions d’euros en fonctionnement. C’est finalement près de 25%, un quart, des dépenses que vous avez approuvées cher-es collègues, qui n’ont pas été employées. Lorsque des toitures d’école fuient tellement qu’on est obligé d’organiser différemment des bureaux de vote, lorsque des trous dans des cours d’école ne sont tout simplement pas réparés, on ne peut pas se réjouir que vous ayez annulé près de 50% d’une ligne budgétaire dédiée à l’entretien du patrimoine de la ville.
En investissement, le compte administratif fait le même constat : annulation d’opérations en cascade, je citerai l’exemple de l’annulation d’un million d’euro sur la ligne équipement. A nouveau c’est un quart du budget prévu qui n’est pas dépensé. Idem sur vos programmes phares concernant l’accessibilité et la transition énergétique. Vous ne tenez pas vos engagements, nous sommes en situation de sous-investissement chronique.
Le budget d’une ville n’est pas le budget d’une entreprise. Nous sommes un service public qui doit répondre aux besoins de la population, réduire les fractures sociales et préparer l’avenir. Votre vision est à l’opposée de la nôtre, ce n’est pas nouveau. Nous voterons donc contre ce compte administratif qui reflète réellement votre projet pour la ville : créer à l’infini de l’excédent, faire contribuer toujours plus et de façon inégalitaire nos concitoyennes et concitoyens et investir a minima.
