Contribution des élu-es EELV au PADD de GPSO
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Contribution des élu·e·s Europe-Ecologie-Les Verts de GPSO à l’élaboration du Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD)

8 août 2022

L’élaboration du PADD qui fixera les grandes orientations du futur Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi) de GPSO est, pour nous, l’occasion de répondre à plusieurs défis auxquels notre territoire est aujourd’hui confronté.

Si toutes les politiques publiques ne relèvent pas du PLUi, il importe que celui-ci soit en mesure de participer à la lutte contre le réchauffement climatique et d’apporter des solutions pour adapter notre territoire. Il doit aussi répondre aux besoins actuels et futurs de tous ses habitants et notamment des moins favorisés.

A partir des éléments de diagnostic dont nous avons eu communication, de notre connaissance du territoire en tant qu’élu·e·s locaux, nous livrons ci-après nos remarques et suggestions.

1/ Un diagnostic qui ne prend pas assez en compte les relations avec les autres territoires

Pour plusieurs thématiques étudiées dans le diagnostic, il apparaît clairement qu’il n’a pas été tenu compte des interactions/liaisons existantes ou possibles avec les territoires entourant GPSO. C’est notamment le cas des centralités, des couloirs de biodiversité (trames vertes et bleues), des infrastructures de transports, de l’implantation de services publics et de la résilience alimentaire qui ne peuvent être limitées au seul périmètre de l’EPT.

Il nous semble donc important de compléter le diagnostic établi en ne considérant pas GPSO comme une île, mais bien comme un territoire au cœur d’une métropole.

2/ La mobilité

Si les documents de synthèse qui nous ont été fournis le 6 juillet font état d’un diagnostic sur les déplacements des habitants de GPSO, il manque une analyse sur les déplacements entrants (d’où viennent les salariés/visiteurs ne résidant pas sur le territoire et comment viennent-ils ?).

Ce manque d’information nous paraît dommageable à l’établissement d’une vision globale concernant la mobilité et le besoin de logements pour réaliser l’objectif de la ville du ¼ d’heure.

Pour nous, une des priorités du futur PLUi doit être de « rendre la ville aux enfants ». En se plaçant de leur point de vue, nous pouvons repenser les modes de déplacement et les grands aménagements à leur bénéfice, mais aussi au bénéfice des personnes âgées, des personnes à mobilité réduite et de toutes et tous.

Ainsi, le futur PLUi doit prioriser les déplacements actifs (marche, vélo) ainsi que les transports en commun dimensionnés et pensés pour être immergés dans la ville. Il faut abandonner le développement des transports lourds radiaux (prolongement de la ligne 12) au bénéfice du développement de l’offre de transports en bus et de transports transversaux en seconde couronne et pour desservir les aménités du territoire (Marcel Bec, Atrium, Patinoire…)  Il convient de mener une politique bien plus volontariste pour faciliter un report modal massif depuis la voiture-solo . Cela passe notamment par la suppression des obstacles, coupures urbaines, empêchant des trajets fluides à pied, à vélo ou en transport en commun. Cela passe aussi par une politique ambitieuse de maîtrise du stationnement et de développement de l’autopartage.

Enfin, concernant la logistique, nous proposons l’installation de hubs permettant une livraison du dernier kilomètre à proximité des gares, de la Seine ou de la RN 118.

3/ La densification

Le territoire de GPSO est composé de communes très différentes qui elles-mêmes possèdent des quartiers aux profils variés. Certains de ces quartiers (notamment centraux et le long des grandes infrastructures de transports) les plus peuplés concentrent un ensemble de nuisances environnementales et notamment les îlots de chaleur urbains. Ce sont dans ces quartiers qu’il convient de mener en priorité des actions de désimperméabilisation des sols et de végétalisation. A ce titre, nous pensons que le diagnostic concernant les ilots de chaleur devrait être traité bien plus finement. De même, l’affirmation d’une accessibilité généralisée des habitants à un espace vert à moins de dix minutes à pied nous semble devoir être nuancée, dès lors que sont pris en compte des squares urbains potentiellement dépourvus de végétation ou situés le long d’axes routiers très fréquentés.

Au vu du diagnostic sur la partie logement, il nous semble incontournable d’augmenter la part des logements très sociaux et sociaux pour permettre de couvrir les besoins déjà existants et à venir de la population. De même, face au vieillissement de la population, il convient que GPSO soit plus accueillant pour les familles, afin de ne pas être confronté à une baisse démographique synonyme notamment de pertes potentielles de services publics.

Les capacités foncières étant limitées, nous proposons une densification raisonnée par la production de petits collectifs si possibles bioclimatiques et mitoyens dans des secteurs aujourd’hui trop limités en termes de constructibilité. A cet égard, la mise en œuvre d’un plan paysage par GPSO pourrait accompagner la densification de principes permettant le respect des formes urbaines et une évolution douce du paysage. A l’inverse, nous pensons qu’il faut instaurer des règles plus contraignantes dans les secteurs déjà trop denses pour y conserver les espaces verts existants ou en créer de nouveaux. En tout état de cause, il faut lutter contre le développement de la location courte durée et faciliter la construction de logements évolutifs

Concernant l’activité économique, nous prônons une diversification afin que GPSO ne soit plus uniquement producteur de milliers de m2 supplémentaires de surface de bureaux. Nous proposons que le PADD fixe l’objectif d’accueil d’activités économiques productives, d’artisanat, de commerces et de services.  La priorité doit être donnée aux autres communes que Boulogne et Issy.

4/ La préservation de l’environnement

Notre territoire doit évidemment conserver ses espaces naturels existants et en empêcher la constructibilité. Le PADD doit fixer des objectifs visant à désimperméabiliser les sols (cour d’école, espaces publics, parkings etc.) à imposer la récupération d’au moins 80% des eaux à la parcelle et indiquer une volonté de conserver 30% de (vraie) pleine terre sur les parcelles en construction ou en réhabilitation. La thématique de la préservation de la ressource en eau et de sa valorisation doit être centrale (remise à jour des rus, meilleur accès de la population aux bords de Seine, déconnection du réseau d’assainissement et valorisation des sources et de l’eau de pluie, création de réservoirs tampons …). Les trames vertes et bleues existantes doivent être renforcées et leur liaison avec les territoires voisins soigneusement assurée.

En matière énergétique, le futur PLUi devra encourager les travaux d’isolation des bâtiments les plus consommateurs, la production et l’utilisation d’énergies renouvelables (géothermie, solaire, petit éolien) et devra permettre d’envisager la valorisation des eaux grises. La production de chaleur liée aux déchets n’est pas une énergie renouvelable ! De même, la priorisation claire donnée aux transports en commun, aux déplacements actifs, devra permettre une diminution du bilan carbone.

La politique de gestion des déchets doit être revue en intégrant la nécessité de disposer de bacs de compostage dans tous les immeubles collectifs. Et en proposant des points d’apport volontaires dans les quartiers de bâti ancien où les locaux ne sont pas suffisants pour accueillir les bacs nécessaires au tri.

5/ La résilience alimentaire

Le PADD doit permettre de réduire les risques concernant l’alimentation de la population, en favorisant le développement des circuits courts et la production locale (jardins partagés, jardins familiaux, préservation des carrières). Un plan alimentaire local, en lien avec les territoires agricoles proches de GPSO, devrait être mis en œuvre.

Catherine Candelier, conseillère municipale de Sèvres

Pierre Toulouse, conseiller municipal de Vanves

Alexia Pescreminoz, conseillère municipale de Vanves

Thibault Lejeune, conseiller municipal de Vanves et conseiller territorial GPSO

Pauline Rapilly-Ferniot, conseillère municipale de Boulogne-Billancourt

Remi Lescoeur, conseiller municipal de Boulogne-Billancourt et conseiller territorial GPSO

Louis Le Foyer de Costil, conseiller municipal de Meudon

Isabelle Chayé-Mauvarin, adjointe au maire de Chaville

David Ernest, adjoint au maire de Chaville

Luc Mauvarin, conseiller municipal de Chaville

Isabelle Dorison, conseillère municipale de Chaville