Hercule, vraiment ?
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Tribune dans le Sévrien de mars 2025

Les prochaines élections municipales se tiendront dans exactement un an. D’ici là, le Sévrien dressera un excellent bilan de l’action de la majorité municipale et vous proposera tout un tas de projets alléchants. Ce fut le cas récemment, avec une auto-interview du maire en pages centrales, pleine d’autosatisfactions et la présentation d’une multitude de chantiers à venir. Certains ne dépendent d’ailleurs pas du budget de la ville, ni d’une décision municipale. Mais qu’importe, à un an des échéances, tout est bon à prendre, y compris le gymnase au collège ou l’échangeur du pont de Sèvres (financés par le département). On est même surpris que la reconstruction de Notre Dame de Paris ne soit pas incluse dans le bilan d’Hercule. Méfiez-vous cependant, les prochains travaux de peinture dans votre salle de bains risquent d’être comptabilisés à l’actif de la majorité.

Cette confusion entretenue dans le « qui fait quoi » est malsaine pour notre démocratie locale, elle créé le sentiment que la ville est responsable de tout, que la majorité municipale décide de tout sur notre territoire. A l’inverse celle-ci a beau jeu de se déclarer non coupable lorsque quelque chose ne va pas dans les projets qu’elle s’attribue. On citera le bel exemple de la promenade des jardins, inaccessible aux PMR et aux poussettes, pour cause de présence de pavés imposés nous dit-on par le ministère de la Culture. Quid de l’influence de la majorité dans ce cas ?

Méfions-nous également de l’effet « tout beau, tout neuf » qui cache souvent des péripéties. Les inaugurations en grande pompe vont se succéder dans les prochains mois. Nous avons soutenu au conseil municipal la plupart des rénovations ou créations d’équipement. Pour autant, les dérapages financiers, qui ne sont pas uniquement dus au Covid ou à la situation économique de notre pays, ont été nombreux et parfois impressionnants. Dernier exemple en date : lors de la rénovation des écoles Gambetta étaient prévues la désimperméabilisation des cours. En 2021, la société publique locale (SPLSOA) qui menait les chantiers nous avait indiqué un cout de 262.000 euros. Et puis, rien n’a été fait pour cause de gros dépassement budgétaire sur le reste des rénovations. En ce début d’année 2025, la majorité annonce la végétalisation de la cour d’une seule des deux écoles pour un montant de 730.000 euros !

Les nouveautés cachent aussi toutes les valorisations d’équipement non programmées : la ville laisse à l’abandon une bonne partie de son patrimoine, malgré l’urgence à agir. On citera à nouveau la caserne des pompiers dont le destin reste figé depuis des lustres, tout comme l’ancienne maison des Enfants animateurs en plein centre-ville.