La ville n’aime pas les enfants (ni leurs mères)
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Tribune dans le Sévrien de septembre 2024

(Contrairement à ce qu’indique l’édition papier, notre tribune est bien signée par Frédéric Puzin qui a remplacé Lucile Gasber-Aad depuis novembre 2023. Léger cafouillage du service comm de la ville…)

Sèvres et GPSO seraient des havres d’accueil pour les familles, la réalité est que celles-ci désertent nos communes, les classes ferment en grand nombre, le logement est toujours trop cher pour tous.

Le logement social comptabilise des centaines de chambres et studios et le nouveau plan local d’urbanisme intercommunal favorise à Sèvres les toutes petites surfaces, inadaptées aux familles ne serait-ce qu’avec un seul enfant. Sèvres raisonne d’ailleurs, seule commune de GPSO, en nombre de logements et non en surface mise à disposition. Il y a sans doute 25% de logements sociaux mais beaucoup moins en surface par rapport aux logements « privés ».

Concernant le scolaire et le périscolaire : suppression de postes d’assistantes dans les maternelles, manque de stabilité du personnel d’animation faute d’attractivité, tarification des services toujours plus pesante sur le budget des ménages, prévention abandonnée. Le budget 2023 de la ville a dégagé un excédent record de 15 millions d’euros en fonctionnement et de 25 millions en investissement. A l’heure où les familles subissent des difficultés financières pour boucler leur fin de mois, la municipalité choisit de thésauriser.

La majorité sanctionne les agents de la ville qui deviennent parents. Par un processus simple : les absences liées aux congés paternité, maternité, congés pathologiques, enfants malades et maladie sont décomptés de la prime d’activité annuelle, composée essentiellement d’un critère de présence au travail. On laisse entendre que les absences des personnels, attestées par des certificats médicaux, sont frauduleuses. Et on oublie que congé maternité et paternité sont obligatoires ! Autre discrimination : seuls les agents de catégorie C (plus basse rémunération) sont concernés, pas les cadres de la mairie. 60% des agents de la ville sont des femmes, 60% de catégorie C.

Devenir parent pour le maire et son équipe c’est faire preuve de manquement à la continuité du service public.

Et que dire du refus de notre vœu visant à instaurer un congé menstruel, alors que dans le même temps, Philippe Laurent, maire de Sceaux, vice-président de l’association des maires de France, le faisait adopter à l’unanimité.
Nul doute, qu’à Sèvres, ce congé aurait été qualifié d’ « absentéisme », terme retenu par la municipalité pour qualifier n’importe quelle absence quel qu’en soit le motif.

En ces temps d’incertitudes sur tous les plans, notre ville a besoin d’une réorientation forte, de sortir de schémas qui laissent beaucoup au bord du chemin, qui mettent à mal la cohésion sociale et qui ne préparent pas l’avenir correctement.