Intervention de Catherine Candelier
Je vais intervenir sur les deux délibérations en même temps : celle portant sur le budget primitif 2019 et celle concernant la fixation des taux, car les deux sont liées.
Nous nous associons aux remerciements formulés à l’égard des services municipaux pour la préparation de ce budget 2019.
Depuis 2014, le début de cette mandature, cette préparation budgétaire a été rendue de plus en plus complexe par plusieurs mesures qui ne dépendent pas de ce conseil municipal. Je pense notamment à la mise en place de la métropole du Grand Paris et des flux financiers entre collectivités. Il est de plus en plus difficile de s’y retrouver et je salue d’autant plus les efforts de l’administration pour tenter de rendre lisible ce qui ne l’est pas vraiment.
Une autre complexité s’ajoute depuis l’an passé avec la rentrée exceptionnelle des 34 millions de la vente de la SEMI Sèvres. 34 millions qu’il nous faut retracer aujourd’hui et qu’il nous faudra retracer dans les années à venir.
Nous arrivons aujourd’hui à un budget jamais atteint dans l’histoire de notre ville : plus de 92 millions. Pour mémoire, le budget 2014 s’élevait à un peu moins de 40 millions et nous étions déjà à l’époque une ville riche.
Nous sommes donc aujourd’hui une ville très très riche, qui n’arrive cependant pas à dépenser ce qu’elle prévoit de dépenser. Résultat : un super excédent tant en fonctionnement qu’en investissement. Et en plus, vous avez de la chance : trois opérations inattendues et totalement exceptionnelles permettent en 2018 d’exploser le rendement des taxes sur les droits de mutation pour atteindre 3,3 millions d’euros.
2019 c’est l’année du pré bilan de votre mandature, monsieur le maire et chers collègues de la majorité. Nous aurons l’occasion d’y revenir dans les prochains mois, mais déjà nous pouvons constater que, globalement, ces dernières années et celle qui vient ne nous conviennent pas dans la façon dont vous utilisez les budgets communaux. D’ailleurs, nous n’avons jamais voté vos budgets.
Vos priorités ne sont pas les nôtres, ce n’est pas un fait nouveau. Vous avez par exemple choisi de privatiser ou de vendre du patrimoine public, d’investir dans la video surveillance. Vous n’avez pas choisi d’investir massivement dans les économies d’énergie, ni dans la réhabilitation du patrimoine communal afin de le rendre accessible au plus grand nombre.
Dans ce budget 2019, vous baissez par exemple les concours aux associations de 20.000 euros, vous poursuivez les augmentations tarifaires des différents services municipaux. En investissement, comme chaque année vous promettez, je l’ai déjà dit lors du débat d’orientations budgétaires, des réalisations qui ne seront effectuées qu’à 50%.
En 2016, votre majorité a décidé – désolée de vous rappeler ce moment douloureux- , bien qu’elle se fût engagée auprès des Sévriens à ne pas le faire deux ans plus tôt, d’augmenter les taux d’imposition de 4%.
Nous sommes en année pré électorale et vous proposez aujourd’hui de baisser les taux de 3%. A qui cette baisse profitera-t-elle alors qu’en 2016 elle a touché l’ensemble des personnes redevables ? Il ne vous a pas échappé qu’une mesure gouvernementale a décrété que les foyers les moins riches seraient d’ici 2020 exonérés de taxe d’habitation. Votre mesure s’appliquera donc pleinement aux foyers les plus riches de notre commune. C’est un choix politique que nous ne partageons pas.
D’autant plus qu’il obère pour les années à venir les compensations en provenance de l’Etat. Moins 3% de fiscalité aujourd’hui, ce sera moins 3% de compensation de l’exonération totale de la taxe d’habitation, annoncée ces jours derniers pour 2022 par le ministre Darmanin.
Si vous souhaitiez redonner du pouvoir d’achat à l’ensemble des Sévriennes et des Sévriens, qu’ils fassent partie des plus démunis ou pas, vous auriez pu décider une baisse générale des tarifs des services municipaux, mais tout au long de cette soirée, vous les avez augmentés en moyenne de 1,5%, comme depuis le début de votre mandat de maire.
Après ces propos, s’il était besoin de le dire, chers collègues, nous voterons contre votre proposition de budget et contre la baisse de fiscalité que vous proposez car elle nous semble profondément injuste.
Réponse : bien entendu le maire et son équipe se félicitent de tous ces bons résultats. L’adjoint aux finances refuse le terme de ville riche, il explique qu’on n’est pas riches, mais qu’on a seulement cédé un actif (la Semi). Pour la majorité, il assume : ce n’est pas l’impôt qui est une marque de solidarité, mais bien la tarification appliquée à tout le monde. Point de vue….