(conseil municipal du 3 juin 2020)
Alertés par des riverains et des associations, nous avons saisi le conseil municipal du 3 juin d’un vœu (Voeu parc st cloud )pour demander un moratoire sur la coupe prévue et une remise à plat du projet par le biais d’une concertation avec les habitant-es. (voir également articles de presse en bas de page)
Le maire a opportunément sorti un autre vœu présenté pour sa majorité. Celui-ci, s’il demandait un moratoire des abattages jusqu’à l’automne, apportait en revanche un soutien au projet du Conseil départemental, en notant que de nouveaux arbres seraient plantés.
Notre groupe a maintenu son vœu, estimant que le vœu de la majorité ne mènerait à aucune concertation. Le vœu du maire a donc été adopté et le nôtre rejeté.
C’est l’occasion ici de faire un point sur le projet.
Un vieux projet qui sort des cartons sans prévenir :
Depuis une quinzaine d’années, la requalification de l’entrée de Sèvres au niveau du Pont de Sèvres est en projet. L’ancien maire, François Kosciusko-Morizet, avait renommé le mur longeant la manufacture dans la grande rue, le « mur de la honte ». Depuis toujours, les écologistes sévriens ont défendu l’idée d’une réduction de la place laissée à la circulation automobile sur ce tracé afin de mettre en œuvre un cheminement satisfaisant pour les piétons et les cyclistes.
Premier épisode : En 2004, la Manufacture, le Parc de St Cloud et le département commencent à étudier une solution de passage pour les piétons au-delà du mur. Le projet prévoit alors de s’intégrer à l’existant, sans a priori toucher à beaucoup d’arbres et se rattache au pont de Sèvres avec un escalier et une rampe PMR. Les vélos eux prendraient place sur le trottoir du pont qui serait élargi.
Deuxième épisode : En 2014, le département des Hauts-de-Seine, gestionnaire de la D910 et du Pont de Sèvres, met à l’enquête publique un projet de réorganisation de l’échangeur. Un rond-point à la sortie du pont (place de la Libération) remplacerait la bretelle de descente vers Sèvres. Pour les piétons et les cyclistes, on prévoit une rampe d’accès le long du pont. Si à l’époque, on imagine déplacer le mur de la Manufacture, la promenade des jardins n’est pas encore à l’ordre du jour. En tout état de cause, lorsque le projet de réaménagement de l’échangeur est présenté, les travaux doivent débuter en 2018….et ce n’est toujours pas le cas !
Troisième épisode : Le chantier Grand Paris Express, avec la construction d’une gare sur le quai de Seine à Boulogne, entraîne la fermeture de la voie rive droite de Seine. Il est alors décidé que les travaux de l’échangeur sur Sèvres ne seront pas réalisés avant la fin de l’aménagement de l’autre côté de la Seine.
Quatrième épisode : La promenade des jardins émerge grâce à un accord entre le département et l’Etat (établissement public de la Manufacture et Domaine de Saint-Cloud). En mars 2019, le projet est présenté en commission départementale des sites et paysages, puisque nous sommes en sites inscrit et classé. On ne parle plus du tout d’un escalier ou d’une rampe PMR pour l’accès au pont, mais d’une surélévation du terrain pour le rejoindre. Et dans le dossier, il faut abattre non seulement des arbres pour réaliser le cheminement jusqu’au pont, mais également devant la maison du directeur – secteur qui n’avait jamais été concerné auparavant.
Cinquième épisode : En sortie de confinement, au mois de mai 2020, les arbres visés par l’abattage sont marqués et le conseil départemental s’apprête à jouer de la tronçonneuse…
On remarquera qu’à aucun moment les habitant-es de Sèvres, les associations de terrain ou le conseil municipal n’ont été informés de l’évolution du projet. Si nous avons pu nous exprimer lors de l’enquête publique de 2014 concernant l’échangeur, jamais la surélévation nécessaire pour sa mise en œuvre n’a été présentée et semble totalement absente du dossier d’enquête publique.
Il y a donc tromperie ! Et comme en témoigne l’état actuel du dossier, les arbres en façade de la maison du directeur seraient peut-être coupés pour rien puisqu’on est dans le temporaire.
D’autres solutions sont à étudier pour améliorer la circulation piétonne et cycliste sur ce tracé.
Tout d’abord, notons que dans les prochains jours, une piste vélo bi-directionnelle va être mise en œuvre sur la voie de circulation qui borde le mur. Solution donc trouvée pour les vélos. Rien n’empêchera de l’améliorer le cas échéant ! Si une voie de circulation automobile est neutralisée pour les vélos, pourquoi ne pas en profiter pour élargir quelque peu le trottoir existant pour les piétons ? Le trajet sera ainsi moins dangereux puisque les voitures ne circuleront plus à proximité immédiate de ce trottoir.
Autre réflexion : puisqu’on ne sait pas quand auront lieu les travaux de modification de l’échangeur, pourquoi couper les arbres devant la maison du directeur ?
Enfin, si l’on souhaite réaliser un cheminement dans l’enceinte du parc et de la Manufacture, pourquoi ne pas le réaliser en tenant compte de l’existant ?
Pour nous, il est évident que le dossier doit faire l’objet d’une discussion approfondie pour sauver les arbres, aménager intelligemment l’espace au bénéfice des piétons !