Tribune dans le Sévrien du mois de novembre 2024
Un conseil municipal est le lieu de prise de décisions impactant la vie quotidienne des habitant-es. A Sèvres, notre conseil n’est pas particulièrement exemplaire en matière d’organisation de débats. En cause tout d’abord, le mode de scrutin : «la majorité » a obtenu, en 2020, 23% des voix des 15 080 inscrits aux élections municipales et 83% des sièges au conseil municipal.
Fort d’un règne sans partage, les décisions unilatérales prises sans concertations ni expertises sérieuses sont nombreuses. La majorité municipale n’aimant pas les débats, elle s’oppose par exemple à leur retransmission numérique au profit de monologues du maire sur Facebook.
Hors du conseil municipal, il est possible et souhaitable d’écouter et de prendre en compte l’avis des habitant-es. Le maire a enterré le Conseil communal du développement durable qui réunissait des spécialistes de la protection de l’environnement, des citoyen-nes et des élu-es. Il désigne, en bon prince, les membres des conseils de quartier et les reçoit en mairie accompagné des conseillers municipaux de sa majorité, considérant que la simple rencontre d’un élu minoritaire allait ternir la bonne ambiance. Nous respectons le dévouement des conseillers nommés, mais déplorons l’opacité et les visées politiciennes de cette organisation. Les réunions de quartier ne sont pas annoncées sur le site de la ville et sont fermées aux autres Sévrien-nes au contraire des pratiques usitées jusqu’en 2014. Elles ne font plus l’objet d’un compte-rendu : les derniers publiés sur le site de la ville datent de 2019 ! Pourtant, ces conseils de quartier devraient être des espaces de débats et de dialogue avec et entre citoyen-nes. Aujourd’hui, toute controverse ou critique constructive concernant l’action municipale sont soigneusement évitées. A Sèvres, comme ailleurs, les conseils de quartier devraient se doter d’une charte de fonctionnement, permettant la participation de toutes et tous !
La voix de la jeunesse n’est pas mieux traitée : les membres du Conseil communal des jeunes souffrent d’une désignation par le maire. Là encore, après avoir été « intronisés » (sic) par le maire, elles et ils n’ont jamais été présenté-es à l’ensemble du conseil municipal. Une façon un peu étrange de les éduquer à la diversité d’opinions et à la démocratie ! De notre point de vue, un conseil municipal des jeunes devrait être issu d’une élection, comme dans la quasi-totalité des villes.
Les réunions et les interventions écrites sur le projet de destruction du centre-ville et de la passerelle n’ont jamais fait l’objet de retours, ni d’analyses. On laisse entendre que tout le monde est d’accord, alors que ce projet dispendieux est fermement contesté par beaucoup.
A Sèvres, comme partout dans notre pays, la démocratie ne devrait pas faire peur !
Catherine Candelier, Jean Duplex, Anne-Marie de Longevialle Moulaï, Luai Jaff, Frédéric Puzin