L’école Ste Jeanne d’Arc ne respecte pas la loi
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Intervention de Frédéric Puzin, conseil municipal du 26 septembre 2024

En 1954, plus de 300 élèves sont scolarisés dans deux écoles privées à Sèvres Ste Jeanne d’Arc et Sainte- Marie. Celles-ci connaissant de graves difficultés de gestion la présidence de l’association de gestion en est confié à un homme à poigne et à convictions républicaines assez timides. C’est une époque où le président de l’association M. Ficheux  déclarait : « Je n’adhère à aucun parti parce qu’ils se disent tous républicains et que je ne suis pas républicain. Donc si un jour je vais en prison vous saurez pourquoi, lutte contre le régime et la démocratie »

Une époque où le serment des membres de l ’association scolaire était : « fermement résolu à bannir de mon esprit toute complaisance directe ou indirecte envers l’erreur du laïcisme, je fais serment sur l’honneur de servir sans défaillance la cause de l’enseignement catholique ».

Il ne s’agit pas de faire le procès de l’école privée mais simplement de constater qu’elle vient de très loin au niveau de la reconnaissance républicaine. Si Léon XIII a publié son encyclique « au milieu des sollicitudes » en 1892 prônant le ralliement des catholiques au régime politique en place, la démocratie républicaine, (en France), certains extrémistes considéraient toujours que Léon XIII devait être excommunié.  60 ans après l’encyclique et 9 ans après la Libération, il se trouvait des hommes à Sèvres pour attaquer le principe républicain. Si j’évoque ces temps funestes c’est pour m’interroger sur l’indifférence des établissements privés à accepter la loi républicaine.

Sainte Jeanne d’Arc est sous contrat d’association à l’enseignement public. Elle est donc alimentée essentiellement par des fonds publics.

Le caractère propre s’exprime dans l’absence de contrainte au niveau de la carte scolaire, d’un recrutement homogène, de facilités de gestion absentes des écoles publiques, qui juridiquement n’existent pas.

Vincent Peillon a fait voter en 2013 cette disposition :

« La devise de la République, le drapeau tricolore et le drapeau européen sont apposés sur la façade des écoles et des établissements d’enseignement du second degré publics et privés sous contrat. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 est affichée de manière visible dans les locaux des mêmes écoles et établissements. »

Aucun drapeau républicain, aucun drapeau européen ni devise républicaine en façade de Saint-Thomas et de Jeanne d’Arc. Il y a donc 11 ans que cette disposition est dans le code de l’éducation dans son article premier et que les établissements privés ne l’appliquent pas. On comprend mal la réticence à apposer « Liberté-Egalité-Fraternité » à moins que l’école privée ne veuille admettre sa dépendance totale à l’Etat républicain et aux impôts de tous. Salaires des enseignants et frais de fonctionnement sont réglés par la république laïque.

Ces établissements ont un recrutement qui est essentiellement composé de catégories sociales très favorisées les plaçant au top national des écoles les plus élevées en indice de position sociale et avec le moins de diversité dans les origines sociales des élèves.

Réponse : Le Maire plaide pour un oubli qui sera, nous n’en doutons pas, rapidement corrigé.