Tribune dans le Sévrien d’avril 2016
Sans que vous vous en soyez aperçus, vous êtes devenus depuis le 1er janvier des habitants de la Métropole du Grand Paris. Ne vous inquiétez surtout pas, cela ne change strictement rien à votre qualité de vie. Depuis plus de 10 ans, beaucoup d’énergie a été dépensée pour réfléchir à la gouvernance du territoire francilien. Des lois se sont succédé pour finalement accoucher d’une souris : la MGP qui regroupe 131 communes, représentées (sauf Paris) par leur maire. Ses compétences – développement économique, logement, aménagement, environnement – sont d’ores et déjà remises en cause à la fois par la région et par les départements. En témoigne le projet de fusion 78-92 porté par la droite. La MGP est censée corriger les inégalités entre territoires où vivent 7 millions d’habitants. Comment penser sérieusement que cette assemblée de maires (un quart de femmes, bien trop, une erreur sans doute ?), cumulant bien souvent déjà avec un autre mandat, sera soudain convaincue d’un besoin de partage des richesses ? D’autant que le budget disponible de la MGP est d’environ 55 millions d’euros. Certes, il ne s’agit là que du démarrage d’une nouvelle institution, mais on est en droit d’être légèrement pessimiste sur sa capacité à résoudre les difficultés du quotidien.