Orientations budgétaires 2020
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Intervention de Catherine Candelier

Il est habituel de remercier les services pour la qualité des documents budgétaires qui nous sont fournis, je ne dérogerai pas à la règle cette année. Les documents sont clairs, bien illustrés et permettent de dégager vos priorités politiques.

Pour autant, comme nous sommes en année électorale, vous me permettrez d’insister un peu plus lourdement sur l’incertitude qui pèse sur ces orientations budgétaires. En effet, nul ne sait ici quelle sera l’équipe qui sera chargée après le 15 mars prochain de mettre en oeuvre le budget 2020 de la ville. Rien n’est acquis et ce seront les Sévriennes et les Sévriens qui décideront dans les urnes de l’avenir de ces orientations que vous nous présentez ce soir.

Ces orientations sont l’occasion de réaliser un bilan de la mandature qui vient de s’écouler.

Entre 2014 et 2017, je vous ai entendus, chers collègues de la majorité, vous plaindre du mauvais sort fait aux finances des collectivités territoriales par les gouvernements en place. J’avais d’ailleurs la même analyse que vous sur le fait que la restriction des dotations de l’Etat aux collectivités n’est pas une bonne chose. Depuis 2017, je vous sens moins vindicatifs sur le sujet. Il est vrai que votre proximité avec le Président de la République et son Premier ministre empêchent une prise de position bien marquée.

Toujours est-il que la suppression à l’horizon 2023 de la taxe d’habitation va diminuer notre autonomie fiscale et financière. Le gouvernement nous promet, main sur le cœur, de compenser, mais toutes et tous ici savons pertinemment, par expérience, que cette compensation finira par une diminution des moyens. Point de vue largement partagé par les associations nationales d’élu-es de tous niveaux et de tous bords. Ne nous trompons pas cependant, que ce soit la taxe d’habitation ou une compensation de l’Etat, il s’agit d’argent public que nous avons le devoir d’utiliser de façon pertinente et efficace.

Concernant votre projet pour 2020, après avoir mené une politique d’économies en fonctionnement ces dernières années qui a impacté la qualité du service rendu à la population, vous entendez poursuivre cette trajectoire. Cependant, au vu des chiffres contenus dans le document, vous prévoyez une augmentation de + de 2,8% des charges de personnel. 2,8 % et non 1,2% si on compare le réalisé prévisionnel fin 2019 (16.15 ) à ce que vous annoncez pour le BP 2020 (16.6).  Si cette augmentation vise à remplacer les postes d’ATSEM que vous avez supprimés, c’est une bonne chose. Mais j’avoue ne pas avoir saisi vos intentions. Côté charges générales, elles augmentent aussi, traduisant par exemple que les investissements en termes d’économie d’énergie n’ont pas été suffisants.

J’ai également noté une prévision d’augmentation des recettes de fonctionnement dans les prochaines années, ces augmentations ne seront pas issues des apports de la TH, mais sans doute d’une hausse des tarifs des services municipaux. Tarifs qui n’ont cessé d’augmenter année après année, sans que leur pertinence ne soit jamais évaluée.

Nous avons été surpris de découvrir en commission finances et grâce à la pyramide des âges du personnel, que nous comptons dans les effectifs municipaux des agents de 68, 72 et 73 ans. Il s’agit sans doute d’une expérimentation locale du nouveau système de retraite.

L’investissement, en cette fin d’année, c’est un peu la lettre au Père Noël. On est plein d’envies, on voudrait avoir un tas de cadeaux, alors on fait une grande liste qui fait rêver. Le 25 décembre au matin, on se rend compte que le Père Noël n’a pas retenu toutes les belles idées qu’on lui avait suggérées. En matière de budget, c’est au compte administratif que la désillusion arrive.

En investissement, vous annoncez 11 millions. Chiffre qui diffère d’une page à l’autre. On m’a expliqué en commission que ce premier chiffre de 11 millions prévus en équipement n’était qu’une tendance prospective. Au final, la tendance prospective se transforme magiquement en 8,5 millions dans le tableau page 45. Comme nous avons la mauvaise habitude de ne réaliser les investissements qu’à hauteur d’un peu plus de 50%, ainsi que le confirme les comptes administratifs des années antérieures, il est à prévoir que le réalisé tournera autour de 4 millions si tout va bien. Ce qui ne démontre pas « un projet ambitieux » d’investissement, pour reprendre vos termes.

Par ailleurs, la réalisation du Plan pluriannuel d’investissement depuis 2018 est complexe à retracer puisque vous ne fournissez pas un état de ce qui a été réalisé année après année. Le tableau page 80 ne retrace que les inscriptions budgétaires des budgets prévisionnels et jamais les résultats annuels.

Et j’y vois une marge de progrès en termes de présentation de ce document !