Chers collègues,
Tout d’abord je souhaite remercier les agents de notre commune chargés de l’élaboration de ce document pour le mal qu’ils se donnent chaque année dans la rédaction et l’illustration de ces quelques pages. Le débat d’orientations budgétaires est censé éclairer les élus et la population sur les choix de la municipalité pour l’année à venir, cependant je regrette que vous n’ayez pas saisi l’occasion du début de mandature pour aller un peu plus loin dans l’exercice et nous faire part de vos grands projets pour les années à venir.
Le DOB débute toujours par une analyse de l’économie mondiale. On nous fournit moult chiffres, pourcentages et nombres pour nous démontrer combien l’année à venir va être difficile du fait d’une croissance en berne. Cette croissance à laquelle gauche et droite ne cessent de s’accrocher alors même que depuis 50 ans son taux moyen n’a cessé de diminuer. Depuis des décennies, la recherche de la croissance – telle qu’elle est formulée au travers du PIB- n’est qu’une chimère. Cette recherche entraîne depuis de longues années des politiques européennes et nationales d’austérité qui ont prouvé leur échec. J’aimerai à cette occasion que les rédacteurs m’expliquent quels sont les pays dits avancés dont il est fait état dans le document, car je n’ai pas trouvé cette notion au niveau mondial. Vous me permettrez par exemple de trouver que la Russie qui figure au rang des grandes puissances économiques mondiales, n’est pas spécialement un pays avancé en matière de droit de l’Homme. Ou encore que le Qatar qui connait une progression fulgurante de son PIB n’est pas un exemple en matière de démocratie.
La décision des différents gouvernements depuis 2010 tout d’abord de de réduire l’autonomie fiscale puis les dotations aux collectivités territoriales est une erreur, car celles-ci représentent plus de 70% de l’investissement public. En baissant ces dotations, le gouvernement exporte sa politique à fort risque récessionniste, alors même qu’il affiche paradoxalement sa volonté de produire de la croissance.
Les conséquences sur notre budget communal sont clairement exposées dans le document : vous recherchez les économies et vous maintenez un investissement bas pour éviter l’effet de ciseau. S’il est positif de rationaliser les dépenses et d’éviter le superflu, cette politique ne pourra pas être tenue dans la longueur à moins de diminuer considérablement les services rendus à la population dans les années à venir. L’autre solution sera d’augmenter les impôts locaux, rendez-vous dans deux ou trois ans. Je regrette enfin de ne pas avoir trouvé de rupture profonde entre votre majorité et la précédente en matière d’investissements.