Tribune dans le Sévrien du mois de juin 2024
Ce journal relate régulièrement la liste des commerces repris ou ouverts à Sèvres, accompagnés d’une photo souriante des nouveaux commerçants, quelquefois avec le maire à leurs côtés. Pour ne pas assombrir l’atmosphère d’une ville dont la vie serait un long fleuve tranquille, rythmé par l’ouverture de restaurants et les promesses de luxe, de calme et de volupté, on évite de nous parler des très nombreux commerces dont les rideaux sont baissés et dont la fermeture est annoncée par des petites affichettes « cession de bail ». Les rues dites commerçantes voient se multiplier les fermetures. Les quelques rares reprises sont opérées par des « vitrines froides », c’est-à-dire des bureaux, agence de placement de personnel, agence immobilière etc. En revanche, poissonnier, fromager, fleuriste, boutique de cadeaux, bazar, qui apportent vie et convivialité aux quartiers sont en grande souffrance. Deux constantes, la cupidité de certains propriétaires des surfaces commerciales avec des loyers au niveau indécent et qui condamnent le commerce. Deuxièmement, l’inertie et le déni d’une municipalité qui refuse de voir le problème d’un commerce en voie de paupérisation, d’un manque de diversité et d’attractivité. Les commerçants du marché ne disposent d’aucune facilité pour stationner et les loyers de leurs emplacements sont très élevés. Le commerce populaire est ignoré. Par ailleurs, la promenade dite « des jardins », aboutit à marginaliser les commerces de la Grande rue qui lui font face. La ville insiste pour que les Sévrien-nes n’empruntent plus le trottoir chaland.
Certains locaux sont la propriété de la municipalité qui va les détruire. Ils vont rester vides pendant des années comme l’ancien Carrefour bio et le Tabac de la Mairie, renforçant le chantier perpétuel promis par le maire. Il faut abandonner la notion d’un centre-ville de quelques centaines de m2 où tout devrait se concentrer et où la majorité municipale veut encore construire des surfaces de commerce alors que celui-ci est en déshérence
La préemption des locaux vides doit être une priorité absolue ainsi que la définition avec les Sévrien-nes des nouveaux commerces ou des services utiles à la vie commune. La ville doit accompagner par des locations solidaires les entrepreneurs. Une reprise en gestion directe du marché par la ville serait indispensable.
Dans notre programme de 2020, nous proposions la piétonisation d’une partie de la Grande rue, afin de la rendre plus agréable à parcourir. De nombreuses études démontrent que les rues rendues aux piétons deviennent des lieux où le commerce se porte mieux.
L’enquête publique du plan d’urbanisme intercommunal se tient du 27 mai au 28 juin et nous vous invitons à vous exprimer !