Biodiversité mais pas trop
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Tribune du Sévrien du mois de mars 2022

Nous livrons cette tribune quinze jours avant sa livraison dans vos boîtes à lettres. Chaque groupe du conseil municipal doit faire de même, mais nous constatons que la majorité en peine d’inspiration utilise sa tribune pour répondre à la nôtre. Manque de sportivité !  Quant à la caricature qu’elle fait de nos positions, nous vous en laissons juge.

Pour compliquer un peu la vie du rédacteur de la majorité, nous allons vous parler ce mois-ci d’un sujet qu’il ne maîtrise vraiment pas du tout : la biodiversité. Si tout le monde tient le même discours sur la nécessité de la préserver, à Sèvres on est loin de tout faire pour. En témoignent les réfections de voirie où il n’est pas question de laisser un peu de végétation prendre vie. Lorsque nous intervenons en conseil, la réponse est toujours identique : on ne sait pas, on pense que c’est compliqué, voire dangereux. Bref, on poursuit comme avant, comme si la nécessité de rendre les sols plus perméables n’avait pas été démontrée. En témoigne aussi le peu de cas fait à nos suggestions sur l’éclairage public nocturne. Eclairage qui consomme à la fois de l’énergie et du budget, mais qui nuit aussi à la qualité du sommeil humain et entrave le maintien ou le développement de certaines espèces. A Sèvres, il n’est pas question d’envisager un quart de seconde l’extinction de certaines sources d’éclairage, alors que tant d’autres villes le font sans que l’on constate une augmentation des accidents ou des cambriolages, bien au contraire. Par ailleurs, nous avons constaté avec peine l’abattage de châtaigniers dans nos forêts : ils sont atteints de la maladie de l’encre, maladie qui s’étend avec le réchauffement climatique. Chaque geste, chaque décision a un impact sur le climat et sur la biodiversité. Aussi, lorsque le maire refuse de s’exprimer sur l’interdiction du chauffage des terrasses des restaurants et cafés, nous mesurons combien la sauvegarde de la planète et de ses habitants est loin de ses préoccupations. Il y a pourtant quelque bon sens à estimer que chauffer l’extérieur n’est pas raisonnable. Nous avons soutenu l’établissement d’un atlas de la biodiversité à Sèvres, mais la connaissance ne suffit pas. Il faut dès aujourd’hui mettre en œuvre des mesures favorables à cette biodiversité, ce que la majorité ne fait pas. Son manque d’actes concrets pour préserver nos ressources naturelles est révélatrice d’une philosophie que nous ne partageons pas. Il ne suffit pas d’exhorter nos concitoyen-nes à adopter de bons comportements, il faut aussi que les décisions prises pour la gestion de la ville aillent dans le même sens. Cela passe sans doute par une véritable prise de conscience qui ne se limite pas à du greenwashing.