Budget 2024
Partager

Intervention de Catherine Candelier, conseil du 2 avril 2024

Chers collègues,

Entre le document d’orientations budgétaires de 96 pages et le rapport de présentation du budget de 12 pages, nous sommes passés du trop plein au minimum syndical. Pour autant, la philosophie n’a pas changé, ni vos orientations politiques pour notre ville.

Vous avez bâti ce budget à partir de l’augmentation de la taxe foncière de 4,76 points que votre majorité à décidé l’an passé, bien loin de vos engagements de campagne de 2020 indiquant que vous ne procéderiez à aucune augmentation de la fiscalité locale durant ce mandat. Les bases de la taxe foncière ayant été augmentées de 3.9% cette année, c’est un million d’euros supplémentaire de fiscalité qui sera encaissé. Les dépenses de fonctionnement que vous affichez apparaissent stables dans un contexte inflationniste : elles sont donc, à périmètre constant, en diminution. Nous notons qu’encore une fois vous diminuez de plus de 100.000 euros la ligne dédiée au soutien aux associations sévriennes, c’est un choix politique que nous ne partageons pas. Au vu des résultats prévisionnels en fonctionnement sur le budget de 2023 qui dégagent un excédent de plus de 7 millions, vous auriez pu choisir de diminuer le taux d’imposition, nous actons votre décision de maintenir la hausse de la fiscalité.

Nous notons également, qu’a contrario d’autres communes de notre département, vous ne vous saisissez pas des possibilités d’exonération partielle de la taxe foncière pour les travaux d’économies d’énergie. Inciter aux gestes vertueux pour notre planète n’entre sans doute pas dans votre logiciel comptable.

Dans votre budget de fonctionnement nous ne voyons pas non plus de volonté de révision à la baisse de certains tarifs des services municipaux, alors que de plus en plus de familles sévriennes ont du mal à boucler leur fin de mois. Votre vision toute libérale des habitants et habitantes de notre ville est extrêmement bien traduite dans le rapport de présentation : d’après vous, les Sévriens sont – je cite – bien sortis de la période difficile du Covid. Dans votre analyse, les inégalités sociales ne se seraient pas creusées à Sèvres et le nombre de nos concitoyens et concitoyennes touchés par la précarité ne serait pas en augmentation. C’est pourtant l’inverse que nous démontrent tous les indicateurs.

Toujours dans votre vision du Sévrien type : le manque de visibilité ou le contexte inflationniste pousseraient à une réduction des dépenses. Cette description d’un habitant-e semblable à un investisseur fortuné hésitant sur le marché du CAC 40 est évidemment bien loin de la réalité des Sévriennes et Sévriens qui vivent l’inflation au quotidien. Beaucoup d’entre eux, et surtout d’entre elles, ne choisissent pas de dépenser en faisant garder leurs enfants dans nos crèches, de les faire manger à la cantine, de les inscrire au centre de loisirs.

Certaines communes voisines choisissent d’instaurer des tarifications sociales significatives, par exemple à Chaville, le premier prix pour un repas à la cantine est de 0,57 centimes d’euros, à Sèvres il sera toujours de 1.03 euros, presque le double donc.

En 2024, ce budget n’offrira pas d’amélioration des services rendus à la population, il ne sera pas le signe d’une action volontariste de redistribution des richesses.

En investissement, nous l’avions dit lors des orientations budgétaires, Sèvres restera toujours en retrait par rapport à des communes équivalentes pour ce qui concerne les dépenses d’équipement et d’entretien du patrimoine. La facture risque in fine d’être très lourde car vous n’affichez aucune volonté de mettre rapidement et réellement à niveau les bâtiments communaux.

Le plan pluriannuel d’investissement perd en un an 1,5 millions de programmation budgétaire, alors même que vous affichez une augmentation des besoins de financement de 500.000 euros. Vous repoussez certaines opérations aux calendes grecques (cours d’école Gambetta), vous diminuez les sommes destinées à l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite. Beaucoup d’études vont être réalisées. Comme d’habitude, nous n’y aurons pas accès. Étudier c’est nécessaire, mais le passage à de vraies réalisations massives tarde dans notre ville.

Contrairement à ce que vous indiquez, ce budget, comme les précédents, ne prépare pas bien l’avenir de notre ville et de ses habitants. Comme les années précédentes, nous ne partageons pas les choix politiques que vous réalisez.

Intervention d’Anne-Marie de Longevialle

Un budget structure les actions d’un pays, d’une collectivité, d’une ville, c’est pourquoi son vote définit si on appartient ou pas à la majorité

Sur certains postes, les marges de manœuvre sont faibles et oui le budget d’une ville ne peut se faire indépendamment du contexte national et international comme les prix des fluides, mais gérer c’est prévoir, les surcoûts du budget de fonctionnement d’aujourd’hui peuvent être la conséquence des choix du passé, depuis des années votre opposition mentionne le besoin d’investir dans la transition énergétique et écologique. On peut se targuer de contenir les frais de personnel, cela ne peut être analysé qu’en regardant le recours à la sous-traitance et aux études, pour comparer les villes il faut avoir tous ces éléments : par exemple le recours à des prestataires ou pas pour le nettoyage est un choix de gestion qui fait qu’on ne peut pas comparer deux niveaux de frais de personnel, le fait d’internaliser ou pas un service des sports, c’est aussi un choix de gestion, on pourrait multiplier les exemples, ce qui est valable au niveau d’une ville est bien sûr aussi valable au niveau d’un pays. Il faut donc rester modeste quand on annonce des frais de personnel contenus comme lorsque vous montrer le niveau de Sèvres dans le DOB

La section d’Investissement reflète le choix des projets d’une ville, votre projet c’est le centre-ville, il passe avant tous les autres projets. Par exemple, les écoles, Gambetta élémentaire avait en effet besoin d’être rénové, et on va enfin voir la végétalisation de la première cour d’école, suivant par là même les interventions de l’un de nos anciens collègues, Luc Blanchard, pour celle de Gambetta, on voit que c’est maintenant repoussé à après 2025. On va enfin voir se terminer la rénovation complète de Croix Bosset avec la salle d’EPS qui n’avait pas plus être réalisée faute de budget dépassé, il y a plusieurs générations d’enfants. Les écoles maternelles en majorité sur Sèvres sont construites sur un modèle dépassé qu’il faudrait totalement rénover, comme celles de Cotton. Vous allez me répondre que vous allez investir sur les crèches, certes c’est une bonne chose, mais le reste doit suivre et ce n’est pas comme si vous veniez d’être élu et que vous veniez de découvrir quelles sont les priorités pour les sévriens et sévriennes et notamment

Les gros budgets que constituent la rénovation du gymnase des 100 gardes et de la piscine sont repoussés à après 2026, on ne va parler que d’études auparavant. Le sport c’est pour après et les économies d’énergies aussi, la piscine est en effet grosse consommatrice d’énergie et a été construite à une autre époque.

Vous avez choisi d’investir dans la construction d’un restaurant à côté du Sel, c’est un choix, pas vraiment un service public, le SEL va être rénové grâce au financement du CNC, en CA du SEL vous avez mentionné la nécessité de faire une vraie salle OFF, on ne voit rien dans les budgets à venir, on a commencé à offrir un restaurant avant de s’attaquer à la rénovation du SEL

Enfin, l’accessibilité, j’ai posé la question en commission, l’agenda sera-t-il totalement terminé en 2025, il s’agit d’une obligation légale

Quels projets voulons-nous pour notre ville, geler les recettes de la vente de la SEMI pour un centre-ville, quels projets notamment pour les plus jeunes, pour les familles, les plus éloignés de la culture, du sport, Un nouveau marché, c’est un choix !

Sans surprise, je reste dans votre opposition, mais convaincue que d’autres orientations sont possibles pour Sèvres et donc je ne vote pas le budget comme mon groupe