Le logement n’est pas une priorité à Sèvres
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Tribune dans le Sévrien d’avril 2024

Le plan local d’urbanisme intercommunal a été voté par la majorité municipale et sera soumis prochainement à enquête publique. Ce règlement d’urbanisme fixe les règles pour les futures constructions.

Il marque quelques avancées, que nous avons obtenues de longue lutte : limitation de l’artificialisation des terrains, minimum de « pleine terre » par construction.

Il manque de logements pour les familles qui quittent le secteur à cause du prix et du déficit d’offre adaptée. Une nouvelle règle est instaurée : pour les ensembles d’au moins 6 logements, il faudra 2/3 de logements d’au moins trois pièces. Mais cette règle ne s’appliquera pas aux logements sociaux ! Il y a pourtant plus de 1000 foyers monoparentaux à Sèvres. Le manque de trois pièces oblige souvent le parent à dormir dans la pièce à vivre ou dans la même chambre que son enfant.

Dans la même veine, Sèvres, seule, imposera dans certains secteurs un pourcentage exprimé en nombre de logements sociaux et pas un pourcentage en m2 comme les autres communes de GPSO. Les moins aisés c’est connu ont de moindres besoins d’espace pour vivre !

Le préfet vient de rappeler par écrit que GPSO est composé de 1 bureau pour 1,04 logement et que nous devrions avoir 1 bureau pour 3 logements. GPSO produit 1650 logements par an alors que l’objectif fixé par l’Etat est de 2000. Le compte n’y est pas !

Boulogne, Ville-d’Avray, Vanves et Marnes sont parmi les plus mauvais élèves. Ville-d’Avray a le foncier mais s’accroche à la théorie du village. Boulogne nie en avoir, en a eu énormément et n’a jamais considéré que le logement social devait être une priorité au point de stagner à 14%. Les friches industrielles ont laissé place à des bureaux et plus récemment à des immeubles de haut standing et les Airb’nb sont légion à GPSO. Sèvres, légèrement au-dessus du plancher exigé, ne s’engage pas dans une dynamique positive avec ce projet de PLUi pour répondre à la crise du logement et du logement social en particulier.

Il faut utiliser l’existant pour des réhabilitations, élévations, rénovations sans nouvelle artificialisation des sols. On peut faire des transformations massives de bureaux en logements. 70% de nos concitoyens ont des revenus leur permettant d’être éligibles à un logement social, celui-ci participe de la cohésion de notre pays et est nécessaire au maintien des services publics (écoles…). Face au manque d’ambition, nous nous sommes donc opposés au projet de PLUi.

Autre décision de la majorité municipale : voter comme un seul homme contre notre vœu visant à expérimenter un congé menstruel pour les agentes de la commune souffrant de règles douloureuses. Démarche adoptée pourtant par de plus en plus de villes.

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