Nous ne nous étions pas vus depuis le mois de décembre, le conseil de février ayant été annulé sans explications. Nous déplorons les absences habituelles et répétitives.
C’est sans doute pour se rattraper que nous nous voyons offrir une bouteille de bière locale et un cadeau du curé de Sèvres consistant en un livre sur l’église Saint-Romain. Ne serait-il pas un peu facétieux ce curé ? Ou s’agit-il d’une marque de reconnaissance à la ville pour lui mettre gratuitement à disposition une salle pour le déroulement de la messe, et ce en violation totale de la loi de 1905 ?
Le décapsuleur n’étant pas fourni, nous resterons à l’eau (non bénite) jusqu’à la fin de la longue séance.
Nous débutons par les orientations budgétaires de l’année. Le document est riche d’informations, la ville aussi grâce aux 34 millions de la vente de la SEMI. Mais il subsiste tout un tas d’interrogations sur les 20 millions que le maire entend consacrer à l’opération centre-ville. Interrogations qui malgré les questions posées resteront des interrogations.
Le rapport sur l’égalité femmes-hommes met en lumière des disparités salariales au détriment du personnel féminin. Rien d’étonnant puisque l’écart salarial est en moyenne de 9% dans la fonction publique territoriale. La majorité ne semble pas être sur le point de trouver comment y remédier. Le maire suggère que les agents soient informés par courrier de l’engagement de la ville à les protéger en cas de harcèlement moral ou sexuel. Je me permets de lui apprendre que c’est une obligation légale. Mais il est vrai que la loi n’est pas toujours son fort.
Nous débattons sur le projet de règlement de la publicité et sur la charte des devantures commerciales. Le maire s’engage a adopter les mesures les plus restrictives en matière de publicité. Nous verrons ce qu’il en est lors de l’enquête publique en 2019.
On nous « communique » sur le changement des rythmes scolaires, nous repassons à 4 jours, comme c’était un peu prévisible. Je déplore le manque de bilan des 4 jours et demi et le manque d’imagination sur les solutions proposées. La ville va sans doute économiser sur ce coup là.
On nous « communique » aussi sur la consultation réalisée pour le centre-ville. Consultation que l’on sent légèrement manipulatoire, qui nous coûte, aux dires du maire, 11.000 euros pour choisir entre l’option A ou l’option B qui ne changeront pas le coeur du projet. Aucun débat réel n’a été organisé au sein du conseil municipal sur ce sujet ou sur d’autres (voir ma question orale). Il est interdit de se poser la question de savoir si ce qui est présenté répond aux enjeux actuels et futurs, si le choix de tout miser sur la création d’une place est le bon. La consultation a certes eu lieu, mais elle a très vite été dirigée vers un scénario unique, dégageant de façon parfois peu amène – sous couvert d’expertises d’experts- des solutions plus sobres qui auraient permis par exemple la piétonisation d’une partie de la grande-rue.
Plus ce mandat avance, plus le rôle du conseil municipal devient obscur. On nous réunit pour discuter des points obligatoires, mais jusqu’à présent, le maire n’a pas su, et n’a surtout pas voulu, faire de cette instance un lieu de débats stratégiques. J’essaie à nouveau de l’inciter à modifier cet état de choses en posant une question orale sur la gare du Pont de Sèvres, le terrain de la caserne des pompiers et l’avenue de l’Europe. La réponse d’Olivier Hubert, adjoint aux travaux et à la communication, relève du grand art. Pour ce qui est de l’avenue de l’Europe, l’enquête publique qu’on nous avait promis en 2017, ne se tiendra au mieux qu’à la fin de l’année. Pour le terrain de la caserne des pompiers (vacant depuis quelques années), le projet semble désormais inclure les terrains de l’annexe de l’école Croix-Bosset. Je crains déjà l’opération immobilière de luxe et d’envergure, puisque nous apprenons que la ville cherche à rapatrier les activités de l’annexe de l’école à l’intérieur même de son enceinte. Concernant la gare du Pont de Sèvres (dont la ville est propriétaire depuis de longues années et dont elle ne fait rien), là je n’obtiens aucune réponse sauf « on vous tiendra au courant ». Je crains là une opération de privatisation totale d’un lieu qui pourrait pourtant servir à des activités associatives.
Nous terminons le conseil par une dégustation de la bière, qui n’est pas mal du tout.
La perle du conseil est attribuée à l’adjoint aux finances : « La transition énergétique est un sujet qui nous tient à cœur ». On aimerait tellement le croire.