Chroniques du conseil municipal du 28 juin 2018
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Soir de match Belgique-Angleterre, certains de nos collègues sportifs ont préféré rester chez eux. Dommage, ils ont raté un conseil très animé dans la moiteur de l’été. Le maire nous offre une très jolie BD, intitulée « La guerre de Catherine » (non, pas moi), qui retrace l’histoire de la Maison des Enfants de Sèvres.

Je marque un penalty d’entrée de jeu en faisant un rappel au règlement intérieur du conseil qui stipule que l’opposition doit se voir offrir un espace d’expression dans toutes les publications à caractère général de la ville. Le Sévrien de l’été a la fâcheuse habitude de vous priver de ma tribune. Rappel sans frais, juste pour les mois à venir, la campagne municipale approche.

Je félicite sportivement la municipalité de réintroduire une subvention pour l’achat de vélo à assistance électrique ainsi que pour notre adhésion au futur système de location longue durée de VAE. Le maire précise que l’indemnité kilométrique vélo va être mise en place pour le personnel municipal, vieille revendication de ma part. Nous frôlons le bonheur.

Nous nous appesantissons sur le compte administratif 2017 qui produit un excédent de 4 millions d’euros, somme jamais atteinte de mémoire de conseillère municipale.

Je m’abstiens gentiment sur les horaires des écoles qui reprennent, comme prévu, 4 jours par semaine. Le système n’est pas bon, mais tant pis pour les enfants.

Je m’interroge beaucoup sur les tarifs des vacations des pédiatres intervenant en crèche, payés moins que les intervenants musicaux dans les écoles. Et bien que ces tarifs soient rehaussés cette année, comme on diminue leur nombre d’heure, nous allons dépenser moins. Moi qui croyais que la prévention était importante….ben non.

Payer une vacation à un fonctionnaire, qui travaille à temps plein, sous forme d’activité accessoire à raison de deux jours par mois m’apparaît plus qu’étrange. L’activité accessoire devant se dérouler en dehors des heures de service, le fonctionnaire devrait donc être en congés pour exercer sa vacation. Malgré mes questionnements, le camp adverse ne cède pas. J’aurai pourtant averti.

Sans doute la municipalité aura été sensible à la mobilisation des ATSEM et des parents d’élèves contre son projet de mobilité des agents sans leur consentement. L’idée aventureuse est donc abandonnée.

A l’occasion du compte-rendu des délégations au maire, je m’interroge sur une modification de la convention d’occupation du SEL pour y tenir la messe. Tout d’un coup, le maire et sa majorité se sont rendus compte que la loi de 1905 sur la laïcité interdisait une mise à disposition gratuite. On va donc tarifer à 80 euros par mois. Je vous en reparlerai dans quelques mois, car en ce soir du 28 juin 2018, le tribunal administratif n’a pas encore statué sur le recours que j’ai déposé.

La majorité propose un voeu pour la mise en place d’un service minimum postal. La grève des agents de La Poste dans notre département est certes handicapante pour les usagers. Mais il s’agit là, une fois de plus, de s’en prendre aux conséquences et non de chercher à comprendre les motifs du mouvements social. Je vote contre.

Mes collègues PS soumettent un voeu pour demander au préfet la restauration des crédits de l’hébergement d’urgence. De nombreuses familles sont en effet dans la rue avec des enfants depuis quelques jours par manque de crédits pour payer leur chambre d’hôtel. La discussion s’anime autour de la seconde partie du voeu qui demande de trouver une solution pérenne pour ces personnes. Le maire et certains conseillers de sa majorité déclarent que toutes les familles ne doivent pas avoir de logement parce qu’elles sont en situation irrégulière. Le maire parle de petite politique, Frédéric Durdux se fâche. J’essaie de prendre la parole pour évoquer la situation des réfugiés, l’Aquarius, mais personne ne me la donne. On passe au vote : 3 pour, 4 contre (dont le maire), quelques abstentions et beaucoup de conseillers ne prennent pas part au vote, arguant pour certains du manque d’intérêt local de la question. Oui, c’est à ce genre d’épisodes que franchement nous nous rendons compte que nous ne devons pas vivre sur la même planète.

Le devenir de l’ancienne gare du Pont de Sèvres suscite 2 questions orales. L’une d’Assunta Mesmin, membre de la majorité, qui demande au maire quelles sont les protections existantes en termes d’architecture et d’urbanisme. La voilà rassurée avec l’évocation du site classé, de l’existence du périmètre de protection monument historique du Parc de Saint-Cloud.

La mienne qu’on s’est réservée pour la toute fin de conseil (c’est dingue que tout le monde soit passé devant moi…) suscite une longue réponse argumentée du maire. Je demandais le retrait de la vente, l’organisation d’un débat public sur le devenir de ce bâtiment, la recherche d’un tour de table public…Le maire m’exhorte à convaincre le conseil municipal à l’automne de renoncer au destin funeste d’un des éléments patrimoniaux de notre ville. Chiche !

Comme c’est la fin de la saison, nous sommes invités à un petit cocktail où nous poursuivons la discussion, sans arriver à un accord. Il n’est pas loin d’une heure du matin quand la rédactrice de ces chroniques agitées retrouve son lit.

La perle du conseil, après mûre réflexion de notre jury impartial, est attribuée au maire, qui répondant à ma question orale sur la gare du Pont de Sèvres, la résume ainsi : « vous me traitez d’autocrate et de girouette ».